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LE MAÎTRE DU DRAPEAU BLEU

Log ne répondit pas.

Il regardait le groupe, réuni sur la passerelle, avec une acuité étrange.

— Que font-ils donc ? murmura-t-il enfin.

— Bon, riposta légèrement le serviteur, ils consultent le point.

— Le duc, oui, les jeunes filles, oui encore… Mais la petite duchesse ne s’en préoccupe pas le moins du monde…

— Elle lit peut-être mal la carte…

— C’est possible… et pourtant…

— Pourtant quoi ?

— Son attitude m’inquiète.

— Allons donc…

Mais San ne continua pas. Log avait eu un geste violent.

— Tu ne comprends pas… Tu ne peux pas comprendre… Cette petite Française-là me paraît plus à craindre que tous les autres !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Certes, Log se montrait sagace en parlant ainsi.

Tandis que Lucien et les jeunes filles examinaient le point marqué sur la carte, apparue de même que les autres jours sur l’habitacle, Sara, penchée sur le tube acoustique, conversait avec Dodekhan.

Dans le conduit acoustique, la jeune femme glisse lin petit paquet long, puis elle écoute :

Enfin ces deux syllabes lui parviennent :

— Merci !

Vite, elle se penche.

— Cela fera-t-il l’affaire ?

— Parfaitement, lui est-il répondu !

— J’avais peur… une lime à ongles, un ressort de montre sont des instruments bien faibles…

— Ils suffiront à me débarrasser de mes fers… Être libre de ses mouvements est déjà un premier succès. Si une occasion favorable se présente, on en peut profiter.

— Ah ! fit Sara avec âme, je le souhaite de tout mon cœur. Songez donc… ce voyage de noces !… Que doit penser ma famille ?

L’accent de l’interlocuteur Invisible de la charmante petite duchesse se fit ému :

— Quand elle saura la vérité, elle sera fière de votre courage… et l’humanité tout entière vous aura reconnaissance, car vous aurez évité l’effusion de