Page:Ivoi - Le Maître du drapeau bleu.djvu/76

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
77
LE MAÎTRE DU DRAPEAU BLEU

De nouveau il actionna la roue, après avoir déplacé un commutateur.

L’image se mit aussitôt en mouvement.

On eût cru que les spectateurs se promenaient sur le pont dont on apercevait successivement toutes les parties. Mais ils arrivèrent ainsi à l’extrême avant, sans que les prisonniers cherchés parussent.

— Ah çà ! où sont-ils donc ? grommela Log.

San se prit à rire :

— Pas difficile à deviner. Onze heures trente-cinq… ils attendent le point sur la passerelle.

— Mais leurs gestes, leurs attitudes m’échappent… Leur longue station quotidienne en cet endroit m’agace… On croirait qu’ils savent échapper là à ma surveillance… je veux les voir… San, montons sur le pont.

Sans doute le compagnon du Graveur de Prière comprit que celui-ci n’était pas en humeur de supporter la contradiction, car il marcha vers une porte dont le panneau se découpait dans la cloison de droite, et il l’ouvrit en pesant sur un bouton de cuivre.

Un couloir, éclairé par des ampoules électriques, s’étendait au dehors, semblant la répétition de l’une des « rues » desservant les cabines à l’étage supérieur. Déjà les deux hommes franchissaient le seuil, quand une sonnerie grelotta dans la pièce.

— Un sans-fil, gronda Log dont le visage s’éclaira. Est-ce l’un de ceux que j’attends ?…

En deux bonds, le géant San atteignit un angle, où sous la sonnerie impatiente se dressait un poste récepteur de sans-fil, en communication avec le grand mat du Maharatsu, faisant à bord fonction d’antenne.

— Appel japonais, dit-il.

Log se pencha vivement et la voix anxieuse :

— De l’impératrice ?

— Oui.

— Que dit-elle ?

— Ce que tu désirais, ce que souhaitait ardemment ton fidèle San, que tu as choisi parmi les Graveurs de

    ingénieux inventeur a réussi à le marier à un cinématographe spécial, reproduisant non plus des bandes photographiées, mais les objets eux-mêmes.