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LE MAÎTRE DU DRAPEAU BLEU

vous, les délégués choisis par les gouvernements des deux pays, vous obéissiez toujours, aveuglément, sans chercher à comprendre.

« Avec autorisation desdits gouvernements, j’ai donc pris des otages pouvant me répondre de vous.

« À cette heure, Mlles  Mona et Lotus-Nacré sont en mon pouvoir.

« Il ne leur sera fait aucun mal, sauf en cas de révolte de votre part. Marchez aux ordres et elles seront choyées, honorées, heureuses, jusqu’au jour peu éloigné, où l’émancipation asiate étant un fait accompli, je pourrai les rendre à votre tendresse.

« Je n’insiste pas sur le cas impossible où vous résisteriez… Vous avez compris. Fortune, honneurs, pour vous et les vôtres, si vous êtes fidèles… les pires catastrophes si vous cessez de l’être.

« Le Congrès touche à sa fin. Regagnez alors sans tarder, vous, général Labianov, votre gouvernement de la Sibérie Orientale ; vous, comte Ashaki, votre vaisseau amiral de la flotte japonaise des mers de Chine. 

« C’est là que vous recevrez mes nouvelles instructions.

« Signé : « Le Maître du Drapeau Bleu. »

— Nous allons déposer cela en passant à l’Hôtel des Indes, expliqua Log quand la jeune femme eut achevé sa lecture.

Ce disant, il glissait la feuille dans l’enveloppe qu’il cachetait ensuite.

Il était temps. L’automobile ayant parcouru à grande allure Bezuiden Houtsche, passé en météore devant le parc de la Reine Emma, avait tourné par les rues avoisinant Heh Plani et débouchait sur la promenade de Lange Voorhout.

Un instant après, elle stoppait en face l’Hôtel des Indes ; le wattman sautait à terre, remettait au bureau la lettre adressée aux représentants du Japon et de Russie, puis reprenait son poste, et le véhicule, modérant sa course pendant la traversée de la ville, se dirigeait vers Scheveningue.

Parvenu au Kurhaus de la coquette station balnéaire, Log fit descendre sa compagne, et fort aimablement :