dre à vos manières… mais maintenant vous devez penser que la comédie a assez duré…
Sans doute, la petite Parisienne, dont les yeux brillaient comme des escarboucles, allait déverser une colère terrible sur le flegmatique Anglais ; elle n’en eut pas le loisir.
Un peloton d’une dizaine d’hommes, fusil au poing, accourait.
L’officier qui le commandait désigna les passagers du Maharatsu. Les marins les empoignèrent aussitôt.
— Cale 3, aux fers ! prononça lord Ironstick.
Et Sara étouffant de rage, Mona résignée, Lucien et Dodekhan mortellement tristes, furent brutalement entraînés vers un panneau accédant à l’intérieur du cuirassé. C’en était fait ; ils étaient prisonniers et une accusation capitale pesait sur eux.
Une heure plus tard, dans la cale profonde où ils étaient enchaînés, Dodekhan parlait ainsi :
— Non, n’exagérons pas… Vous arriverez assez facilement à démontrer votre identité… Seulement, le danger commencera aussitôt que vous aurez été remis en liberté.
— Allons donc !… Nous serons condamnés, se récrièrent Lucien, la petite duchesse et Mona. Nous serons condamnés à cause de cette inexplicable explosion du Maharatsu…
— Oh ! inexplicable !…
— Quoi ! vous la comprenez, vous, Dodekhan ?
— Je crois la comprendre. Le télégramme sans fil qui est arrivé si à point pour motiver notre arrestation, m’a induit à penser… que la destruction du Maharatsu n’est pas un accident, mais un crime voulu par nos ennemis.
— Un crime… par sans-fil ?…
Les jeunes femmes considérèrent le Maître du Drapeau Bleu avec stupéfaction.
— Vous croyez cela possible ?
— Possible, dites facile. Avant d’amener le Maharatsu dans la rade d’Hon-Dau, où nous devions fatalement nous en emparer…
— Quoi, cela aussi vrais apparaît comme prévu ?
— Hélas ! oui. Avant donc de l’amener là, on avait dû disposer au fond de la cale un amas d’explosifs, au milieu duquel un récepteur-cohéreur, ou plus simplement un tube de verre empli de limaille, un tube Branly enfin, pouvait, sous l’impression de certai-