porte du couloir, il leur a ordonné d’attendre et d’écouter. Et maintenant il est debout en face des bonzes éperdus, que les panthères tiennent eh arrêt.
— Le sauf-conduit du Drapeau Bleu ?
Les prêtres hésitent ; mais le gamin a un geste, les félins font craquer leurs dents, et vite, le détenteur du précieux parchemin le tend à Joyeux qui le met dans sa poche.
— Parfait ! maintenant, vos cagoules ?
Cette fois, les malheureux n’hésitent plus ; avec une rare clairvoyance, ils ont compris qu’entre les dents des panthères et l’obéissance passive, celle-ci devait être préférée. Et le petit saisit les manteaux, jette l’un à Sourire, dont la face joyeuse se montre :
— Vite, endosse-moi cela.
Puis aux panthères il enjoint :
— Que ces braves bonzes ne fassent pas un mouvement.
Certain que ses prisonniers sont bien gardés, il furète un instant dans tous les coins. Il a une exclamation satisfaite et revient avec un paquet de cordes. Il fait signe au premier bonze d’approcher, et celui-ci, que le voisinage des carnassiers rend docile autant qu’un enfant, approche avec un empressement non dissimulé.
Joyeux le ligote soigneusement, l’enserre dans ces liens compliqués, le bâillonne…
— À l’autre maintenant ! Le second traité comme le premier, il les contraint tous deux à se coucher sur la paille qui le cachait tout à l’heure. Il place les panthères en faction auprès d’eux, avec cette recommandation qui fait ruisseler une sueur d’angoisse sur le front des infortunés taoïstes :
— Vous me rejoindrez au matin. D’ici là, si ces messieurs se plaignent, lunchez à leurs dépens, je vous le permets.
Et les bêtes, câlines, ronronnent, étendant leurs griffes acérées, découvrant leurs formidables dents blanches.
Sans s’occuper davantage des bonzes à demi morts de frayeur, Joyeux se revêt du second manteau, rabat la cagoule sur son visage et appelle :
— Venez !
Sourire, Sara, Mona se précipitent. Toutes trois sont intriguées.