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Mais Marmont, duc de Raguse, qui formait sur l’Essonne, l’avant-garde de l’armée française, persuadé par son ami, M. de Montessuy, que Talleyrand lui avait envoyé, traita avec le gouvernement provisoire, quitta ses campements et conduisit ses troupes à Versailles, réduisant ainsi les forces de l’Empereur d’un tiers, rendant impossible sa marche sur Paris.

Il devait expier cruellement sa défection. Le bon sens populaire durant de longues années devait fustiger son souvenir, en flagellant de son nom, les trahisons, les actes infâmes… Ragusades, disait-on. Repoussé par tous les partis, il vécut isolé, sombre, attristé.

Châtiment tardif de l’homme qui avait perdu la France !

Le 6 avril, Napoléon se soumit à la fatalité… il consentit à abdiquer.

Le 11, en présence des délégués commis à cet effet, il signa officiellement l’acte qui le détrônait lui et sa descendance et faisait du maître de l’Europe, du plus grand génie de l’histoire française, le roitelet de l’île d’Elbe.