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mousqueterie avait attiré l’attention de soldats occupant le côté droit de la rivière.

Les fugitifs allaient être pris entre deux feux.

Si braves qu’ils fussent, les messagers de l’Empereur pâlirent.

Dans la hâte de la fuite, ils n’avaient songé qu’à jeter entre eux et leurs ennemis l’obstacle du profond cours d’eau. Ils avaient oublié que les renforts de Blücher, commandés par les généraux Bulow et Wintzingerode, étaient séparés du feldmaréchal par l’Aisne, dont ils occupaient la rive droite, tandis que lui-même était acculé à la rive gauche.

Et maintenant, de quelque côté qu’ils voulussent aborder, ils tomberaient au milieu de soldats des armées coalisées.

Tenir le milieu de la rivière, voilà tout ce qui leur était permis. Et encore. Les nouveaux adversaires, armés de fusils, apparaissaient beaucoup plus dangereux que les premiers.

Les détonations se succédaient, zébrant les berges sombres de flammes rougeâtres. Sur les eaux tintait un crépitement de projectiles ; grêle mortelle qui ne cessait pas un instant.