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indications du prêtre, les amis se dirigèrent vers Sézanne et La Ferté-Gaucher, suivant pas à pas le chemin parcouru par celui qu’ils voulaient rejoindre.

Touchant à Jouarre à la Ferté-sous-Jouarre, traversant la Marne sur le pont provisoire que les marins de la garde avaient édifié, ils gagnèrent Château-Thierry, Oulchy.

Le 3 mars, comme le crépuscule commençait, ils atteignirent Bézu-Saint-Germain. Partout aux environs, des troupes campaient, des canons roulaient à travers champs, des escadrons galopaient, des colonnes d’infanterie défilaient.

— Nous approchons du but, disait Espérat en pressant sa monture. Tout s’agite, tout est en mouvement. Il ne saurait être loin.

Et, de fait, il apprit que l’Empereur devait passer la nuit à Bézu.

S’enquérir du quartier général, y courir, fut l’affaire de quelques minutes.

Une maison de paysan, un grenadier de faction à la porte, des officiers d’ordonnance qui entraient et sortaient incessamment ; c’était là.

Sans hésiter, Milhuitcent franchit le seuil ; mais un capitaine l’arrêta.

— Que voulez-vous ?

— Voir l’Empereur.

— Impossible… on ne le voit pas comme cela.

— Dites-lui mon nom, il me recevra.

— En vérité… Voyons ce nom.

— Espérat Milhuitcent.