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la nature, cet homme digne de toutes les admirations, ne les recherche pas. Elles lui semblent indifférentes. Il va où sa conscience l’appelle. Le fleuve descend vers la mer ; la terre s’endort sous les brises glaciales de l’hiver, pour se réveiller au souffle tiède du printemps. Pourquoi est-ce ainsi ? Nul ne le sait. On bégaie scientifiquement. — Ce sont des lois naturelles.

La vie du personnage que je présente aujourd’hui obéit aussi à une loi ignorée.

Moi, Max Trelam, je suis heureux de proclamer mon estime et mon affection pour sa supérieure individualité, qui domine à ce point le commun des mortels, qu’il accepte sans murmure ce mot si mal vu : Espion.

Je veux m’efforcer de montrer les services rendus à la cause de l’humanité par mon étrange ami. Je souhaite que tous le comprennent comme je le comprends, et que les trésors de tendresse qui dorment au sein des foules aillent à ce grand citoyen du monde.

Maintenant, je vais vous conter comment j’eus ce que j’appelle le bonheur, faute d’un mot plus expressif, de me rencontrer pour la première fois avec lui, d’assister, pour ainsi dire à ses côtés, à la lutte dont l’enjeu était la mort ou la vie de milliers d’hommes jeunes et vigoureux.

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