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L’AÉROPLANE-FANTÔME

La voiture se met en marche, et de nouveau la pensée du jeune homme est contrainte de se reporter sur la voyageuse mystérieuse.

Elle est là sur le trottoir, discutant d’apparence avec un cocher, et cependant,
Le château de Saint-Malo.
en dépit du voile qui cache ses traits, François a l’impression qu’elle le regarde fixement.

Mais son véhicule franchit les grilles de la cour de la gare, traverse les lignes du tramway reliant Saint-Servan au Sillon, et s’engage dans la large avenue qui, entre les bassins, se dirige vers le Casino et le château de Saint-Malo.

Que fut la journée ? Une succession de courses à Paramé, Saint-Malo, Dinard.

Vers six heures, l’ingénieur, ayant terminé la tournée dont l’avait chargé M. Loisin, regagna l’hôtel. Il allait dîner, puis se rendrait à l’embarcadère des bateaux du service anglais, et l’Empress, steamer à turbines, dernier confort, l’emporterait, à neuf heures, vers la côte britannique.

Comme il traversait, pour rentrer à l’hôtel, la place de Chateaubriand, si pittoresque avec ses plantations d’arbres, dominées par les tours Quiquangrogne et la Générale il eut un brusque mouvement.

Sous le portail de l’hôtel voisin de celui où lui-même avait élu domicile, il venait d’entrevoir la voyageuse qu’un hasard obstiné semblait jeter sans cesse sous ses pas.