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CHAPITRE IV

LE MENSONGE PLUS VRAI QUE LA VÉRITÉ MÊME


Un mois s’est écoulé. Dans l’usine aérostatique de Billancourt règne un désordre inaccoutumé.

Les aéroplanes en cours de fabrication demeurent abandonnés. Les ajusteurs, tendeurs, carcassiers, ainsi que l’on désigne familièrement les ouvriers chargés d’établir la charpente légère des appareils, ont déserté les ateliers.

Tous s’entretiennent avec de grands gestes. Qu’y a-t-il donc ?

François de l’Étoile quitte l’usine. Où va-t-il ? Nul ne le sait parmi les travailleurs. M. Loisin, lui, ne l’ignore pas sans doute, mais il n’a rien tenté pour retenir l’ingénieur.

Et cependant, il n’existe point de brouille entre eux. Tout à l’heure l’automobile du patron va venir prendre François, que M. Loisin accompagnera jusqu’à la gare Montparnasse. Cela, le mécanicien, prévenu par avance, l’a raconté aux camarades.

François prend le train pour Saint-Malo. Il verra à Saint-Servan, à Dinard, quelques clients de la maison. Jusque-là, c’est compréhensible.