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LE LIT DE DIAMANTS.

Et aux bandits :

— Vous autres, vous vous échelonnerez sur le sentier montant au sommet. À la moindre tentative de rébellion, tuez. Mais aucune brutalité s’ils sont raisonnables, aucune… C’est entendu.

— Oui, répondit Pétunig, comme toujours orateur de la troupe.

Son organe paraît chatouiller agréablement les oreilles de l’espion.

— Ah ! c’est toi, Pétunig. Tu as bien fait de parler ; tu commanderas en mon absence ! Vous entendez tous. Obéir à Pétunig comme à moi-même. Tu es un garçon intelligent, je compte sur ton doigté… Toi, Manuelito, tu m’accompagneras.

Le gamin se redressa, très fier en apparence du choix de son chef, mais profitant de ce que celui-ci était un instant occupé par Pétunig qui le consultait sur la façon de diviser ses hommes, il s’approcha du bord de la plate-forme et parut s’intéresser aux manœuvres de deux hommes, demeurés dans le grand canot. Ces bandits, ayant ramené à eux l’échelle de corde, remontaient à la rame le Cenote, se dirigeant vers le point opposé à celui par lequel l’embarcation avait pénétré dans l’excavation.

— Où vont-ils donc ? fit le pseudo-métis.

— Ils vont amarrer la barque hors de portée des prisonniers, répliqua l’un des assistants.

Ces répliques avaient attiré Margarèthe auprès de Manuelito. Dans la voix du jeune garçon, elle avait discerné comme un appel déguisé.

Sans doute, le guide de l’expédition attendait son mouvement, car entre deux exclamations soulignant les mouvements des conducteurs du canot, il susurra :

— Quand vous serez seuls ici, dites à lord Fairtime de lire ce qu’il a dans sa poche.

— Hein ? fit-elle.

Mais ce monosyllabe fut couvert par une clameur triomphante du gamin :

— Bravo, ça y est ; ils ont trouvé l’amarrage.

Ce qui fit converger tous les regards vers les opérateurs et permit au Mexicain de fantaisie d’adresser à sa compagne ce reproche :

— De la prudence donc.

Sans attendre une réponse, Manuelito rejoignit en deux bonds Herr Von Karch et s’engagea avec lui sur le raidillon montant vers le sol. Les bandits suivirent par groupes, et au fond du Cenote, deux silhouettes se montrèrent s’élevant peu à peu vers le sentier parcouru par leurs camarades. C’étaient les deux coquins qui venaient d’amarrer l’embarcation.