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CHAPITRE VI

LE TEMPLE DES PAH-AH-TUN


Un immense entonnoir rocheux, au fond duquel coule paisiblement une rivière souterraine. Ses pentes, presque verticales, ne se prêtent à l’escalade que par un étroit sentier en lacets, qui va se perdre parmi des végétations se penchant vertigineusement sur l’abîme, tel est le cenote d’Ah-Tun, dont il a été question dans la conversation suprême de Brumsen et de Tril.

La rivière sort d’un tunnel d’ombre, traverse le Cenote et s’engouffre dans un autre tunnel d’ombre.

Elle coule presque noire, et dans l’eau ténébreuse passent des formes étranges, antédiluviennes pourrait-on dire, car les alligators, ces crocodiles américains, qui pullulent dans le cours du rio (rivière) sont les derniers spécimens des Ichtyosaures, les sauriens des âges préhistoriques.

Des bruits dont on ne saurait préciser la nature, s’élèvent dans le gouffre, s’y propagent, s’y éteignent. Viennent-ils des galeries souterraines livrant passage à la rivière ? Descendent-ils de là-haut, où les verdures parent la terre, où le soleil brille, où les oiseaux chantent ?

Sont-ils l’appel de chasse des alligators affamés ? Sont-ils la répercussion de souterraines avalanches ?