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CHAPITRE IX

LE LANCER


À la même heure, une scène moins noble se jouait dans le salon du rez-de-chaussée du blockhaus de Babelsberg, où l’espion jusque-là avait abrité son infamie.

Marga se tenait devant son père, terrifiée, éperdue, et celui-ci, avec cette lourde raillerie dont il était coutumier, lui jouait la comédie combinée, le soir où, espion même de son enfant, il avait entendu la jeune femme jeter à ses prisonniers le nom de Kremern.

— Que voulez-vous, ma blonde Marga ; ces Fairtime ont eu la sottise de me saluer de mon nom d’autrefois. Or, comme Kremern n’était connu que de vous et de moi, je suis bien obligé de croire que ma fille a trahi mon incognito. Un incognito que j’avais réussi à dissimuler à tous, même au Service des Renseignements. Et voyez ce que vous avez fait, vous avez risqué de compromettre votre avenir. Les prouesses de Kremern sont ignorées hors de l’Allemagne. Nous reparaissions sous son couvert dans un pays