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MISS VEUVE.

des lamelles ou plans, rappelant la disposition des volets réglant le courant d’air des essoreuses.

Qu’est-ce que c’est que cette machine ?

À peine la question a-t-elle eu le temps de se formuler dans les esprits, que le mystérieux appareil domine le champ d’expériences. Il progresse avec une vitesse de bolide ; plusieurs centaines de kilomètres à l’heure, dirent plus tard les spécialistes de l’aviation.

C’est un boulet qui traverse l’espace. Cela passe à deux cents mètres au-dessus de l’aéroplane allemand, et aussitôt des éclairs pétaradent entre les divers éléments du bâti de ce dernier. L’oiseau géant se tord en d’effrayantes convulsions. Les toiles de ses plans s’embrasent, les ferrures se dissocient, le moteur, le réservoir à essence, explosent avec un fracas assourdissant.

Et quand l’assistance, un instant ramenée à la terre par cette catastrophe inexplicable, cherche dans les airs l’auteur du sinistre, il n’est déjà qu’un point dans l’espace, un point qui disparaît vers le Sud, derrière les futaies couronnant les collines.

Une clameur de désespoir, de rage impuissante, gémit dans la plaine. C’est le hululement d’un peuple qui tremble devant l’inconnu.

Dans cette lamentation presque générale, des voix passent narquoises :

— Miss Veuve a tenu sa promesse. Ce n’est pas elle, la coupable ; c’est