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MISS VEUVE.

Le chien ne pouvait mordre ainsi. Aussi chercha-t-il à se débarrasser de l’étreinte de son adversaire. Il le secoua rudement, le piétinant de ses pattes puissantes.

Tril se cramponna durant quelques instants, il réussit à maintenir son ennemi.

Mais la disproportion des forces était trop grande. Le gamin sentit bientôt qu’il ne pourrait continuer la lutte. Ses doigts crispés s’engourdissaient. Des crampes terminaient ses nerfs désespérément tendus.

Une saccade plus violente lui fit lâcher prise. Le chien, emporté par son mouvement, s’éloigna de quelques pas. D’un bond, l’Américain se retrouva debout sur ses pieds.

Mais le molosse revenait sur lui, sa fureur exaspérée par la résistance de son frêle adversaire.

Il barrait la porte de sortie. Impossible de gagner cette issue. Tril s’en convainquit d’un coup d’œil. Un instant encore, et son féroce ennemi était sur lui ; cette fois, il ne l’immobiliserait pas avec le même bonheur.

Et à ce moment où, bien que décidé à lutter jusqu’au bout, le gamin se jugeait perdu, la porte qu’il avait laissée entrebâillée, s’ouvrit brusquement.

— N’approche pas, rugit Tril, saisi au cœur par une angoisse horrible, en voyant sa petite amie en face du chien cruel.

Celui-ci avait détourné la tête. Ses regards sanglants se fixaient sur la nouvelle venue.