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MISS VEUVE.

Les deux personnages échangèrent quelques mots. Le mécanicien marqua un geste d’approbation et, laissant l’automobile, il suivit l’employé.

Par le portail ouvert au large, les jeunes gens ne pouvaient apercevoir qu’une part assez minime de la cour, le reste leur étant caché par les bâtiments en façade.

Aussi, ceux qu’ils guettaient, disparurent de suite à leurs yeux, ce qui arracha à Tril un mouvement violent.

— Je veux savoir ce qu’est cet homme-là. On l’attend. On le reçoit comme un grand personnage, et il se présente en mécanicien d’auto !


Le chauffeur avait sauté à terre.

— Oui, mais pour savoir, il faudrait entrer ; et bien sûr que l’on ne nous recevrait pas comme ce gaillard-là.

La réflexion de Joé amena un sourire sur les lèvres de son interlocuteur. Le petit Anglais, encouragé ainsi, reprit :

— Voulez-vous que j’essaie ?

— Mais on te mettra à la porte, mon pauvre Joé. À quoi bon risquer une avanie, peut-être la prison.

— Bah ! pour vous, la prison même me ferait plaisir. N’est-ce pas, Ketty, que nous enrageons de ne pas être plus utiles à Master Tril, à Miss Suzan, qui nous ont réunis.

— Oh oui ! soupira la blonde Ketty.