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L’AÉROPLANE-FANTÔME

fois encore, Péterpaul appuya la volonté de sa sœur. Lui-même veillerait au dehors, prêt à accourir au premier signal.

Comme toujours, le lord s’était incliné, malgré les gestes d’impatience de son second fils.

Jim ne comprenait rien décidément aux idées baroques de sa sœur.

Celle-ci, du reste, avait étreint le père faible et bon dans ses bras, en murmurant :

— Merci. Vous comprenez que je ne serai plus jamais, à l’avenir, une jeune fille souriante. Tantôt, deux jardiniers causaient sans me soupçonner près d’eux. Ils m’ont donné un sobriquet que je veux garder désormais.

— Et c’est ?

— Pour toujours maintenant, je suis, je veux être la Miss Veuve.

Puis coupant court à l’entretien, elle entra dans la chapelle funéraire, dont les portes retombèrent sur elles.

Le tête-à-tête tragique commençait.

Vers minuit, Péterpaul qui, selon sa promesse, s’était assis sur le seuil du monument, sursauta en discernant deux silhouettes légères se mouvant dans l’ombre.

Elles approchèrent :

— Roi des Lads, Jud Allan ! murmurèrent deux voix étouffées.

— Ah ! bien, répliqua le jeune homme en inclinant la tête.

Les ombres se glissèrent dans la chapelle. Péterpaul reprit sa position de veille, et de nouveau le grand silence de la nuit s’épandit sur toutes choses.