Si ! Paf ! Paf ! des coups de fusil, des éclatements de grenades, puis le coup de sifflet aigu, le signal qui dit : « Tout va bien, les sections de réserve à la rescousse. »
— En avant !
Un rugissement de joie, un bond furieux ; les hommes galopent aux ennemis ; des balles passent, fauchant des branches. Quoi ? ce gémissement… ? C’est la voix de l’aumônier.
Juste, une fusée éclairante tombe à vingt pas. Dans son halo lumineux, je vois mes « poilus » s’aplatir sur le sol, et là, en arrière, renversé sur le talus de la tranchée, l’abbé Canet livide, les mains crispées sur la poitrine. Je fais un pas vers lui.
— Touché ?
— Faites votre affaire, répond-il ; après vous songerez à moi.
C’est juste. En avant !
Le coup de main a réussi. Les tranchées conquises sont retournées face aux Allemands ; cela a pris une heure ; une heure durant