riture… Oh ! la nourriture… exécrable et insuffisante !…
La cantine d’Odan Storf, obèse Saxon, eût pu nous fournir des suppléments ; seulement, le commandant militaire du cantonnement nous interdisait d’avoir de l’argent.
Odan Storf, avec ce génie particulier des Schwobs à dépouiller les autres, obvia à cet inconvénient. Renseignements pris sur chacun de nous, il nous offrit le crédit le plus large, et aussi le plus usuraire.
Une choucroute surie, avec une saucisse moisie, se facturait 5 marks (6 fr. 25). Bref, je regrettais amèrement Mulhouse, mon magasin de la place du Marché et la petite brasserie de la porte du Miroir, où j’allais vider une chope en devisant des affaires de la cité.
Si j’avais eu du courage, j’aurais abrégé la durée de ma souffrance, comme dit la légende de la ruine du Honeck… N’en possédant pas assez, je continuai à vivre.
Au nombre des otages figurait une fillette