sur le port, s’était élancé à la poursuite du jeune passager débarqué par la Ville-de-Bahia.
— Alors ce drôle à béret ? disait le juge allemand.
— Un émigrant, señor capitaine, répondit l’autre.
— Bien. De quelle nation ?
— Un Français, né en Savoie, non loin de la frontière italienne.
— Parfait. Son nom ?
— Jean Dalbret.
— Seul ?
— Seul ici, oui, et seul au monde. Un orphelin, sans l’ombre de famille.
Hermann se frotta les mains.
— Décidément, nous jouons de bonheur… Et où est-il en ce moment ?
— À la fonda Balbaco (hôtellerie Balbaco). Je l’ai abordé, lui ai offert de le guider et l’ai conduit en cet endroit. Du moment où l’illustre Basta faisait à cet étranger l’honneur de lui accorder mon escorte, Basta devait avoir intérêt à le retrouver.