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Ma fille avait perdu sa mère depuis seulement quatre mois ; sa douleur était extrême et sa santé singulièrement affaiblie. Les médecins lui conseillèrent d’aller prendre les eaux du Mont d’or et j’appuyai leur avis. Je n’ai pas une grande foi dans la vertu des eaux en général, mais je pensais que dans le cas où elles ne produiraient pas un grand effet par elles-mêmes, le changement d’air, la distraction causée par la variété des objets qui frapperaient ses regards, pourraient au moins affaiblir les idées de tristesse qui la consumaient ou apporter quelqu’amélioration à son etat devenu déplorable.

J’avais besoin moi-même de chercher, non des plaisirs que la disposition d’esprit où j’étais, ne pouvait m’offrir nulle part, mais de faire diversion à un chagrins : je la déterminai donc à ce voyage, et il fut convenu que nous le