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façon atroce et qui fait frémir. Je n’entrerai dans aucun détail sur cette cause extraordinaire et qui est devenue célèbre, les journaux en ont rendu compte dans les premiers jours de septembre.

Nous avons passé une triste soirée et une plus triste nuit. Il nous fut impossible de reposer ; il nous semblait entendre incessamment des cris et voir des victimes. Le lendemain matin, nous eûmes quelque crainte de ne pouvoir pas partir ; mais les eaux s’étaient retirées du moins assés pour laisser le passage du pont, sinon entièrement libre, à la rigueur praticable. Nous le traversames, mais attristés de tant de désastres. La route était encombrée de meubles, de branchages et de récoltes entrainés par les eaux. Pendant plus d’une demi lieue, nous avons souffert de ce spectacle, et plus loin d’énormes marres d’eau, des arbres renversés mutilés par les vents ou frappés de la foudre, laissaient encore les traces d’un orage qui fait époque