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ment de toute la population empressée et consternée. Nous entendions les cris des victimes, se confondant avec les cris de joie lorsqu’on pouvait en sauver quelques unes. nous avions le cœur brisé.

On est venu nous prévenir que le diner était servi ; nous sommes allés nous mettre à table, mais il ne nous fut pas possible de manger. Il faisait encore jour, je sortis pour recueillir des renseignemens sur ces affreux désastres : j’appris qu’on avait retiré dix sept cadavres et qu’à chaque instans on en trouvait de nouveaux.

Je me dirigai vers le pont que nous avions traversé deux heures auparavant et où nous avions si miraculeusement échappé au plus imminent danger. Je m’approchai d’un groupe qui s’était formé et je fus fort surpris d’entendre que l’on s’occupait de nous et que la circonstance de notre passage était blamée par les uns comme un acte de témérité, et louée par les autres comme une