Page:Itinéraire de Paris au mont-d'or - MS 2499.pdf/309

Cette page a été validée par deux contributeurs.
305

pour le changer, je le fis mettre dans un lit bien chaud ; il prit une rotie au sucre, le soir un bon souper : le lendemain il n’y paraissait plus et s’en retourna par les hauteurs.

Peu de temps après notre arrivée la pluie s’appaisa ; ce fut alors que les Riomois purent sortir et connaitre tous leurs malheurs. Le ruisseau qui passe à l’hopital, en un quart d’heure avait grossi de douze pieds ; il s’était fait jour au travers de toutes les propriétés, arrachant les plus gros arbres, renversant les murs de cloture, entrainant les maisons. Notre hotesse nous fit monter dans le grenier de sa maison. Là dominant sur la plaine, nous fumes témoins des scènes les plus déchirantes. Nous avons vû sur des arbres et sur le toit de plusieurs chaumières, des hommes, des femmes, des enfans poussant des cris de détresse et implorant en vain des secours qu’il était impossible de leur porter. On n’avait point de bateaux, de sorte qu’on manquait de moyens