J’ai dit que ma fille n’avait pu supporter les bains entiers. Prises en boissons et en pédiluves, les eaux ne lui avaient pas fait éprouver un bien très-prononcé, toutefois je crus remarquer une amélioration dans son état. Je trouvais son teint plus coloré, ses traits moins altérés, ses yeux plus vifs ; je trouvais qu’elle avait plus d’appétit ; que ses digestions étaient moins lentes, moins pénibles ; que ses forces reprenaient puisqu’elle avait pu faire sans trop de fatigue des promenades assés longues à cheval et même à pied ; je lui trouvais aussi, la peau moins sèche, moins brûlante et le poulx moins agité ; enfin je trouvais que les nuits étaient meilleures, le someil plus doux, plus prolongé ; les transpirations moins fortes, moins odorantes. hélas ! rien de tout cela n’était réel : mais ce qu’on desire, on le croit aisément ; je m’abandonnai donc à cette douce illusion et me laissai flatter de l’espoir consolant que plus tard le bon effet des eaux se ferait mieux sentir.