Page:Itinéraire de Paris au mont-d'or - MS 2499.pdf/285

Cette page a été validée par deux contributeurs.

281

l’ombrage a quelque chose de solennel que roule en mugissant le torrent qui a coupé la montagne, depuis sa cîme jusqu’à sa base et qui semble tomber dans un abyme sans fond. Un paysage majestueux, des lacs qui se trouvent dans le cratère même des volcans et qui répètent les sommets irréguliers qui les environnent ; des pyramides dont la base semble être les fondemens du globe ; des ruines immenses et magnifiques, images et restes du cahos ; des bouts de rochers pendans en précipices : c’est au milieu de ces majestueuses horreurs, de ces grands effets qui attachent l’âme toute entière que le naturaliste et le poëte doivent venir puiser des leçons fécondes et des images neuves. Car le globe laisse voir à nu ses entrailles, ainsi que le travail souterrain de ces fleuves intarrissables, chargés d’arroser des royaumes et de porter partout la vie et la fécondité.