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que ces lieux ont soufferts, et que l’on compare cet état violent, dont l’idée seule épouvante, au calme parfait dont ils jouissent aujourd’hui ; quand on considère ces grandes solitudes, et ces troupeaux, si nombreux, si paisibles, sur les lieux mêmes qui furent jadis le théâtre de tant de révolutions et de bouleversemens, l’imagination ne peut qu’être frappée de ce contraste.

l’homme secouerait peut-être les viles passions qui l’agittent, s’il gravissait vers un séjour élevé ! Toutes ses pensées ne sont peut-être basses et terrestres que parcequ’il s’est enseveli dans des maisons que la fauge environne. Qu’il monte sur les hauteurs, sa pensée s’élevera avec lui et il perdra toutes ces petites idées rempantes et uniformes, comme le terrain sur lequel il marchait. C’est ici que l’homme est évidemment plus fort et meilleur. La nature semble porter plus visiblement sous un aspect informe, brut et sévère, l’empreinte d’une main auguste et créatrice. C’est de ces forêts dont