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respiration ; elle s’insinue à travers les plus petites ouvertures des vétemens, de tous côtés elle assaille avec furie. Si la couche de neige déjà tombée est épaisse et qu’on y enfonce, la fatigue augmente le péril de cette cruelle position : les forces s’épuisent ; on s’arrête de lassitude et malheur à qui cède au someil dont il est bien difficile de se défendre, il est bientot conduit du repos à la mort.

On m’a cité des exemples de personnes engourdies par le froid, qui ont été rappelées à la vie, après plusieurs jours d’une mort apparente ; mais il faut des soins bien entendus, et les montagnards ne se livrent que trop à l’instinct borné d’opposer brusquement la chaleur aux accidens dont il sagit. Au mont-d’or, c’est dans le bain de Cesar qu’on plonge les malheureux recueillis sur les neiges. Ailleurs, on les expose sans ménagement à l’action d’un grand feu, ou bien on les place dans des lits très-échauffés ; on les