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et pour ainsi dire me rendre à la vie. nous n’étions pas remontés sur nos chevaux, le vent nous eut promptement renversés ; ils nous suivaient fort paisiblement. quand nous nous arrêtions, ils s’arrêtaient de même et ces bons animaux moins malheureux que nous, broutaient l’herbe en nous attendant. Je pensai qu’ils pouvaient avoir déjà fait le voyage au Pic sancy et que pour le retour surtout, leur instinct nous servirait mieux que notre propre intelligence. nous les fimes marcher devant, et nous les suivîmes à notre tour avec un sentiment de confiance qui nous donnait de nouvelles forces. nous trouvames ainsi les Différens mamelons que nous avions vûs, que nous reconnumes ou que nous crûmes reconnaitre à travers les nuages ; mais les chevaux en liberté marchaient trop vite, ma fille ne pouvait les suivre ; il fallut moderer leur pas tout en tremblant de changer leur direction. Toute fois ils nous conduisirent bien et j’eus tout lieu de m’applaudir du parti que j’avais