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danger auquel nous étions exposés. Cependant l’eau tombait par torrens, et le vent nous poussait avec tant de violence, que plusieurs fois nous fumes obligés de nous asseoir et même de marcher sur nos mains pour n’être pas jetés dans quelques précipices. Tous les élémens semblaient déchainés contre nous ; la foudre ne cessait de gronder et les éclairs qui sillonnaient les rues, marquaient plus que le jour, nos pas incertains et chancelants. Notre position était affreuse et je ne puis en retracer l’image, sans frémir encore. nous marchions péniblement sur une herbe mouillée et glissante. Nous appercevions parfois la trace de quelques pas, nous la suivions, bientot cette trace nous échappait et nous retombions dans de nouvelles incertitudes. Ma pauvre enfant luttait avec avantage contre tant d’obstacles ; mais je prévoyais que les forces l’abandonneraient et que dans peu peut-être elle succomberait à de si grandes fatigues. mes