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et découle de toutes parts en filets d’eau ; une partie vont même en gros bouillons sous la forme de vapeurs. C’est un spectacle singulier de voir cette brume épaisse qui nous a si fort frappés le jour de notre arrivée au Mont-d’or, s’épancher avec un ruisseau par la bouche d’une autre de neige ; c’en est un aussi que cette neige elle-même dans une saison où plusieurs des contrées voisines ont déjà moissonné leurs grains ; mais ce qui fait le plus d’impression sur le spectateur qui réfléchit, c’est de voir tous les météores aqueux dans un lieu où le feu jadis embrasa jusqu’aux rochers et qui selon sa juste dénomination dut être véritablement un Enfer. En examinant le Mont-d’or sous le rapport de la géologie, on s’apperçoit que cette montagne est une immense ruine, dans laqu’elle on reconnait partout les vestiges d’un vaste incendie. Après le feu, les eaux en ont changé la face une seconde fois ; elles l’ont sillonnée profondément par des