Page:Itinéraire de Paris au mont-d'or - MS 2499.pdf/239

Cette page a été validée par deux contributeurs.
235

sorte de banquette horizontale qui d’un côté tenant au rivage, de l’autre s’avance de douze à quinze pieds sous l’eau. Dans cet espace, elle est couverte de fragmens de lave, placés les uns près des autres comme le serait un pavé naturel. Le cratère, au lieu d’avoir un talus, comme paraitrait l’annoncer sa forme d’entonnoir, s’enfonce tout à coup perpendiculairement ; on ne voit plus que de l’eau, et le lac devient un abyme. Du reste point de joncs sur ses bords, point de plantes aquatiques, point de bourbier ni de limon, rien enfin qui annonce le marécage. On dirait que la main d’un génie veille sans cesse à le tenir propre et riant.

En hiver l’eau y gèle à une grande profondeur : alors non seulement on peut se promener sur l’abime mais on profite de cette circonstance favorable pour exploiter les bois du rideau qui sans cela seraient inexploitables.

On est parvenu, non sans difficultés à