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mais sa chute est telle, les laves sur lesquelles elle tombe, la font rejaillir avec tant de force et en parties si tenues, qu’elle forme une brume, et s’il est permis de s’exprimer ainsi une poudre d’eau qui mouille, lors même qu’on est à une certaine distance. Ainsi que je l’ai dit, je ne l’ai pas vue dans toute sa beauté. En été ce n’est quelquefois qu’un simple ruisseau tombant perpendiculairement, ou n’ayant qu’un jet faible et égal dans sa largeur ; mais après une pluie ou à la fonte des neiges, devenue rivière rapide, l’eau par une courbe très-alongée, s’élance impétueusement dans son bassin et va s’épandre avec fracas, bien au-delà du lieu ordinaire de sa chute. A chaque instant selon que le vent a plus ou moins de prise sur cette nappe d’eau ; on la voit s’étendre, se diviser, se rétrécir, s’arrondir en colonne, ou s’épanouir en éventail ; quelque fois jetée contre la roche et déchirée par les aspérités