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eussions continué notre promenade, mais une petite couleuvre qui passa tout près de moi et qui causa quelque frayeur, fit changer de résolution. Je courus après le reptile et je le tuai d’un seul coup de cane ; il était long de douze à quinze pouces. Il était du genre des serpens charbonniers ou serpens nageurs, dont la morsure n’a rien de dangereux. Je m’efforçai de rassurer ma petite promeneuse, mais ce fut en vain ; elle m’objecta que si nous n’avions rencontré qu’une petite couleuvre nous pouvions en rencontrer une plus grosse, ce qui était en effet très-possible dans un lieu couvert, sombre et marécageux comme celui où nous étions. Et comme je ne voyais d’ailleurs nulle raison de s’opposer sinon à un danger du moins à une peur nouvelle, nous sortimes de notre forêt de sapins et nous retournament au village, d’où nous étions beaucoup plus éloignés que nous ne le pensions. On nous avait montré en partant le point où il fallait nous rendre ; il nous avait paru très-rapproché et pourtant nous avions fait plus d’une