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Livre Premier.



TU t’étonneras sans doute, lecteur, de la promptitude d’un retour qui me prive sitôt des jouissances de Rome. Peut-il paraître long, le temps qu’on passe dans cette Rome adorée ? On ne trouve jamais trop long ce qui plaît toujours. Mille et mille fois heureux ceux qui ont mérité de naître sur cette terre fortunée ; race généreuse des patriciens de Rome, à l’illustration de leur naissance, ils joignent l’honneur d’être citoyens de la ville éternelle. Les semences des vertus, présents venus du ciel, n’ont pu tomber sur un sol plus digne de les recevoir heureux aussi ceux qu’après les citoyens de Rome, la, fortune a le plus favorisés, ceux qui jouissent du droit de cité latine. Le sénat ouvre son enceinte sacrée au mérite étranger, et regarde comme citoyens de Rome ceux qui sont dignes d’y être admis. Ils partagent avec les autres sénateurs cette dignité souveraine, et sont, eux aussi, les ministres de cette puissance tutélaire, objet de leur vénération : ainsi la voûte éthérée du ciel unit à la terre le Dieu suprême.