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son disciple, son unique ami, et la consolation de ses vieux jours.

Mais auparavant, il me restait encore une dure côte à monter. Nous la montâmes ensemble.

J’avais oublié la perte de mon Kémir, je ne pus m’accommoder de celle de ma sœur. J’aimais Barba Yani, mais j’adorais Kyra. Et comme j’étais certain de la savoir derrière la porte où j’avais reçu la râclée, le démon me conseilla d’y retourner.

Nous étions en plein été, trois mois après la triste promenade à Baptouma. En cachette de Barba Yani, je fis plusieurs visites à la villa maudite, je rôdai de loin, guettai, espionnai. Rien. D’autres femmes sortaient en voiture, mais pas Kyra.

Encouragé par la prudence que j’y mettais, je me décidai, un soir, à être un peu plus audacieux. Je me procurai une échelle droite ; favorisé par une nuit obscure, j’allai l’appuyer contre le haut mur qui entourait la cour. Je voulais trouver le moyen de regarder à l’intérieur du harem, où je savais que les femmes circulent sans voile. Mais je ne trouvai que des persiennes fermées ; je persévérai, fis le tour du mur, finis par trouver une fenêtre éclairée. Ce n’était qu’une grande chambre,