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impérial et m’offrit le précieux talisman.

« Il faut lui donner un bakchiche », me souffla le scribe. Je mis sur la table une livre.

« C’est pas assez », fit le vieux. J’y ajoutai encore une, toujours allant dans un coin fouiller dans mon Kémir. Dehors, je payai le faux témoin de ma naissance. Puis, seul avec mon compagnon, nous allâmes par toute la ville manger, boire et nous promener.

Le soir, tous les deux gris et joyeux, nous regagnâmes nos couchettes, où, me moquant des punaises, je dormis comme un tronc, ayant soin, quand même, de bien cacher mon Kémir sous ma tête.

Au réveil, je fus étonné de me trouver seul dans la chambre ! Mais ce fut autre chose que de l’étonnement, quand je m’aperçus que mon Kémir, mon ami traître et sans cœur, m’avait quitté également, me laissant avec trois mégdédies[1] dans la poche et le maudit talisman !…

Il ne s’agissait plus de pleurer ! Maintenant il fallait mourir…

  1. Une mégdédie : 4 fr. 20.