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Mais dans mon affolement, et empêché par l’obscurité, je ne réussis pas à trouver la brèche du premier coup. Alors, pris de terreur panique, je perdis la tête, courus en avant, en arrière, bouleversai les branches, m’ensanglantai la face et les mains ; enfin, avec un cri de joie, je retrouvai le passage et bondis dehors !…

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Deux heures plus tard, moyennant de belles pièces d’or, je me trouvais sur la côte asiatique, et de là, à la faveur du petit jour, je contemplais le sommet droit de Péra où d’immenses langues de flammes se levaient, vengeresses, vers le ciel !… C’était un incendie de plus dans ce Constantinople dévoré d’incendies…

Le soir de ce matin libérateur, une diligence me déposait à la porte d’une auberge, dans une petite commune turque ; deux soirs plus tard, je couchais à Smyrne, et huit jours après je fumais un bon narguilé sur la terrasse d’un grand café de Beyrouth.

Mais ce n’est pas fini…

Maintenant je me considérais comme apte à voir clair dans la vie et à ne plus me laisser