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dans le parc, escorté par mon domestique, quand, soudain, une question se posa à mon esprit : « Par où le chien entrait-il dans le parc ? » Celui-ci était entouré de vieilles et hautes murailles, impossibles à escalader, et la grande porte d’entrée était constamment fermée. Il devait donc exister quelque part une brèche. Discrètement, je me mis à observer, et en effet, tout en longeant le mur couvert de lierre et de broussailles, je remarquai un endroit où les feuilles étaient piétinées. Prétextant un besoin urgent, je laissai mon vilain compagnon sur le sentier, pénétrai dans les buissons, et découvris qu’à la base du mur s’était produit un éboulement récent qui ouvrait un large passage vers le côté le moins fréquenté de la campagne. Je repérai le lieu : il se trouvait en face de mes fenêtres.

Le soir même, prisonnier dans cette vraie forteresse, mon cerveau s’embrasa. Le salut était là, à deux cents pas de ma chambre. Comment passer à travers ces grilles fixées dans un solide cadre en bois de chêne ?

Jusqu’à minuit, lumière éteinte, j’essayai ; je m’épuisai, d’abord en voulant écarter les barreaux, puis en entaillant, avec mon canif, la base du cadre pour tenter d’en