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que la chambre était éclairée par de nombreuses bougies et embaumée par le myrrhe, la folie reprenait de plus belle.

Un soir, très tard, au moment où je me trouvais au comble de l’ivresse, quatre jeunes filles munies de tambours de basque et de castagnettes firent irruption dans le fumoir et se lancèrent aussitôt dans une danse étourdissante. Mon cœur bondit de plaisir !… C’étaient vraiment quatre Kyra, parées comme des princesses orientales, mais aux visages légèrement masqués par le voile.

Je sautai de ma place, renversant mon café, mon verre de liqueur et mon narguilé, et je me jetai sous leurs pieds. Allongé au milieu de la chambre, les yeux fermés, je sentis longtemps, longtemps, le frôlement de leurs jupes et maints parfums inconnus s’introduisant violemment dans mes narines, puis…

Puis, je perdis connaissance…

Quand je me réveillai dans mon lit, je ne voulus pas en croire mes yeux, mes sens, l’odieuse réalité !… Quatre putains du dernier lupanar, vieilles, ridées, hideusement nues, me caressaient, m’embrassaient, me tiraillaient en tous sens et me couvraient la face et le corps de leur bave. Je me débattis et criai au secours. Elles me