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— Vous êtes aussi belle, mademoiselle ! » complimenta le Turc.

On nous servit de délicieuses baclavas[1] ; du café dans de superbes félidjanes ornées, et de magnifiques narguilés au toumbak parfumé.

Notre hôte fut très courtois, gai, plein de bonté. Discrètement, il questionna Kyra sur nos parents ; et elle, sans lui dire tout, lui en dit trop. Elle s’empressa surtout de lui apprendre qu’elle aimait la danse, et Nazim-Effendi, content de sa journée, se leva et nous congédia en disant :

« Eh bien, vous danserez ici, quand il vous plaira ! »

Et nous fûmes reconduits à la rive roumaine.

J’étais content et fier de ma découverte ; je ne me doutais de rien… Kyra était encore plus contente et se doutait encore moins. Nous abandonnâmes toutes nos habitudes d’avant, toutes nos prédilections. Notre vie fut entièrement absorbée par le voilier funeste. Nous allions chaque jour en chaloupe, et nous n’habitions plus nos chambres que pour dormir et prendre les repas. Bien mieux ! Kyra

  1. Gâteaux Turcs.