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nous reverrez plus qu’après la disparition du chien. Si, de temps en temps, vous voulez savoir si nous sommes en vie, approchez-vous de l’aubergiste et prononcez mon prénom : Cosma. Il vous dira ce qu’il saura. Mais davantage saura Ibrahim, le pêcheur d’écrevisses de Katagatz, et au cas où vous l’entendrez criant sous vos fenêtres : « Écrevisses fraîches !… Écrevisses !… » descendez et suivez-le hors de la cité : il aura quelque nouvelle à vous apporter de notre part. Enfin, si les autorités vous interrogent sur ce qui s’est passé cette nuit, dites tout ce que vous avez vu, mais ne dites pas ce que vous pensez, et ne pensez rien ! »

Il se tut… Des pas résonnaient dans la cour : l’aubergiste entra. L’oncle nous embrassa et disparut. Nous partîmes aussitôt après.

L’hôtellerie était située à cinquante pas de notre maison et occupait une position pareille. Mais quelle différence entre le confort de nos chambres et bien qu’elles fussent les meilleures la simplicité de celles qu’on nous désigna !… Nous en pleurâmes toutes nos larmes. Heureusement les chambres avaient l’avantage d’ouvrir sur le Danube et communiquaient entre elles.

Devant la flamme vacillante d’une seule bougie, devant ces meubles mesquins, ce