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bougrement costaud, et qui lui fait une cour pressante, depuis qu’on la sait veuve et rentière.

Aussi est-elle vite prête, pour ne pas rater la voiture qui lui permettra, en allant rendre ses devoirs à Casimir, de hâter l’avènement de son successeur.

Les moralistes les plus austères vous le diront : une vie bien ordonnée implique un sage équilibre entre les devoirs envers autrui et les devoirs envers soi-même.

Zouzoune, du reste, l’aide de son mieux, bien gentiment, à hâter son départ. Elle lui met son chapeau, l’embrasse, la pousse dehors, écoute son pas qui descend les marches, puis donne deux bons tours de clef, prudents et silencieux.

Les fiancés restent seuls, pour trois grandes heures au moins. Il est donc bien naturel qu’ils choisissent, ayant à s’asseoir si longtemps, le plus moelleux, le plus confortable des sièges qui s’offrent à eux. C’est un divan, vaste et profond. Sans s’être dit un mot, fait un signe, ils se dirigent vers lui, lentement, enlacés. Puis Gaston murmure quelque chose à l’oreille de Zouzoune. La petite répond, toute rose, toute pâmée déjà :

— Dans un frigorifique, alors !… Penses-tu, mon chéri, qu’on va la garder jusqu’au mariage, la vertu de Zouzoune !

Et ils tombent ensemble sur le divan… Sans se faire le moindre mal… Tant que ça dure…


FIN


1928. — Imprimerie de Fontenay-aux-Roses. — 37.883.