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Par un beau dimanche


CHAPITRE PREMIER


Le soleil brillait, déjà haut, dans le ciel laiteux encore d’une radieuse matinée de printemps. Entre la gueule béante du tunnel et la laideur géométrique du pont en fer, un énorme remblai coupait brutalement l’étroite vallée ardennaise, toute bleuie aux sommets par les lointaines sapinières, toute dorée aux premiers plans par les genêts en fleurs. À la cime du remblai, un vieux wagon à bestiaux, démuni de ses roues, se penchait d’inquiétante façon sur l’extrême bord de la crête minée par les pluies ; une petite porte, une minuscule fenêtre et un immense tuyau de poêle avaient fait une maison de l’ex-véhicule ; une cloison intérieure, percée d’un guichet, en avait fait une gare.

M. Pascal Brusy gravit d’un pas leste, malgré ses soixante ans, le sentier abrupt qui grimpait obliquement au flanc du remblai, jeta un coup d’œil sur les rails luisants et le quai désert, s’approcha du wagon, essaya sans succès d’en