Page:Ista - Par un beau dimanche, 1921.djvu/24

Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE ii


Sans trouver un seul mot à dire, le docteur continuait, faute d’un meilleur moyen, à tapoter de petites claques calmantes l’épaule de son beau-frère. Celui-ci, bougonnant toujours, se laissait traîner, avec de menues velléités d’échapper au bras qui le tenait, comme l’usage veut que l’on fasse après une altercation, même quand il n’existe plus le moindre motif de retourner en arrière vers un ennemi maté, réconcilié ou disparu.

M. Brusy trouva enfin la diversion cherchée.

— Voyez donc, s’écria-t-il, les gentils gorets !

Dans le pré qui bordait la route, une vingtaine de petite cochons, roses et proprets, grognant et reniflant à qui mieux mieux, jouaient, se culbutaient sur l’herbe déjà haute. Et le docteur, dans l’espoir de calmer enfin M. Hougnot, se hâta de conter leur histoire :

— Ces animaux, dit-il, appartiennent à Jean Brisebois, le propriétaire de la grosse ferme