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CHAPITRE viii


Toute luisante, toute vernissée de pluie, allumée de mille feux colorés par le soleil couchant, l’auberge du Neur-Ry semblait un énorme joyau tombé au fond de la vallée. Autour d’elle, les prés et les bois mouillés exhalaient des vapeurs légères. Le ruisseau, grossi par l’orage, chantait plus haute et plus rapide sa fraîche chanson. Les hirondelles rasaient l’eau avec des cris aigus. Et une file de canards rentraient lentement à la ferme, cancanant et se dandinant à la queue leu leu.

Pas plus que Pascal, la grande Joséphine ne craignait les répétitions de mots. Et puis, son vocabulaire de termes laudatifs était aussi restreint que suranné. Comme le matin, elle s’écria :

— Quelle délicieuse oasis ! Quelle aimable Thébaïde !

Aussitôt monta, de l’aimable Thébaïde, une voix avinée qui hoquetait :

Tous les clients sont des cochons,
La faridondon, la faridondaine…