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mauvais mulet pour les poursuivre, il ne pouvait que pleurer, le pauvre Pou ; il pleurait de tout son cœur, assis au bord de la route, dans une grande plaine déserte où il était allé cacher son chagrin, loin des commentaires railleurs et des consolations hypocrites.

Il pleurait depuis bien longtemps, quand un bruit lointain, étrange et inaccoutumé vint troubler sa douleur. Pou regarda autour de lui : rien ne bougeait ; pas un homme, pas un animal ne se silhouettait sur l’horizon, dans la grande plaine nue et déserte. Pourtant le bruit continuait, augmentait. Le vieillard leva la tête et vit, très haut dans le ciel, du côté de Pékin, un grand oiseau blanc qui volait rapidement vers lui, bien que ses ailes demeurassent immobiles. L’animal grandissait à vue d’œil avec une clameur monotone qui devenait assourdissante. Et Pou comprit soudain que ce n’était pas un oiseau, mais un dragon, un de ces monstres ailés, terribles et gigantesques, qui pullulaient autrefois sur la terre et dont on peut voir encore l’effigie terrifiante sur les paravents et les coffrets de laque.

La clameur de la bête s’arrêta. Un grand souffle secoua la robe du vieillard. Il y eut un choc sourd, des grincements de métal, un frôlement brusque et soudain ralenti…

Alors une voix s’éleva, une voix humaine, forte et impérieuse, qui clamait des mots incompréhensibles.

Le monstre reposait sur le sol, immobile. Auprès de lui, deux êtres étranges, à peu près semblables à des hommes ou à de grands singes, mais qui parurent gigantesques et extraordinaires au pauvre Chinois terrifié, deux êtres faisaient de grands signes d’appel, des gestes qui ordonnent.

Aussitôt Pou se leva et marcha vers eux, car la pensée ne lui vint même pas de désobéir à ces fils du