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À propos du Concours d’Aviation Pékin-Paris




Un Miracle de demain


C’était un vieux paysan chinois qui se nommait Pou, tout simplement. En nos pays, ce nom serait fort désagréable à porter. Mais comme Pou ne s’en doutait même pas, ça lui était bien égal, et c’eût été, somme toute, un gaillard fort heureux s’il n’avait fait la bêtise d’épouser une femme beaucoup plus jeune que lui.

Elle se nommait Li-Li. (Décidément il n’y a que les Chinois pour inventer des noms pareils.) Quand Pou manifesta son intention de l’épouser, ses voisins, ses amis accoururent pour lui donner sur la jeune fille de détestables renseignements.

Mais Li-Li avait de beaux gros cheveux si épais et si raides, une peau d’un si beau jaune, de jolis yeux si finement bridés, noirs et petits comme des trous de vrille, que le pauvre Pou, ensorcelé, traita tous les voisins, tous les amis, de menteurs et de jaloux, se brouilla avec eux, hâta la cérémonie du mariage, emmena triomphalement sa jeune femme chez lui, et devint aussitôt très malheureux.

La maison de Pou était située au bord de la route qui va de Pékin à Kalgan. Sans doute, le vieux barbon avait constaté de tout temps que c’était une route très fréquentée. Mais, jusqu’à son mariage, il n’avait