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DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.. 267

encore ceci de commode, qu’il n’eſt pas néceſſaire en ce cas de faire aucune diſtinction entre l’hypothèſe d’une entiere fluidité de la terre ou de ſa ſolidité, pourvu qu’on la ſuppoſe toute inondée auſſi tous ceux qui ont réſolu ce Problême s’accordent-ils entierement pour ce dernier cas. Si donc la terre eſt compoſée d’une matiere d’une. même denſité depuis la ſurface juſqu’au

centre, & que la ſeule peſanteur naturelle agiſſe ſur toutes les parties de cette maſſe, il eſt évident que la terre en prendra une figure parfaitement ſphérique. Mais ſi enſuite l’action du Soleil ſurvient, cette fphére ſera changée en ſphéroïde, & on confidére ce ſphéroïde comme elliptique, tel que chaque méridien faffe une ellipſe dont la difference des axes ſoit extrêmement petite ; il faut conſidérer la figure des meridiens ſolaires comme connue, puiſque fans cela on ne fauroit déterminer la différence entre les peſanteurs naturelles pour la fphére & pour le ſphéroïde. Cependant on peut démontrer qu’en ſuppoſant une figure elliptique, cette figure n’eſt pas changée par l’action du Soleil, & qu’ainſi le ſphéroïde eſt néceſſairement elliptique. Par cette méthode on peut démontrer que preſque toutes les petites forces perturbatrices, comme, par exemple, la force centrifuge qui répond au mouvement journalier de la terre, changent la figure ſphérique en ſphéroïde elliptique. Il eſt queſtion à préſent de déterminer la différence entre les deux demi axes de l’ellipſe dont il s’agit, différence qui eſt la même que celle du demi axe ſolaire de la terre & du rayon de l’équateur ſolaire. Pour nous mettre en état de la déterminer, j’alléguerai ici quelques propoſitions de M. Newton fur l’attraction des corps homogénes, fphéroidiques & elliptiques..